Biographie

 

Avec Henry James - Copie
National Portrait Gallery, Londres. Devant le portrait d’Henry James, par John Singer Sargent. Crédit photo : Hélène Haviland ©

Né en 1956, à Suresnes (92).

Une sœur naît l’année suivante.

Son père travaille à la SNCF. Sa mère est professeur d’anglais dans les collèges.

Education religieuse protestante (calviniste). Issu d’une famille bourgeoise d’origine américaine (les porcelaines Haviland, de Limoges) dont le passé l’habite profondément. Néanmoins ses parents, sans être pauvres, travaillent tous les deux et n’ont pas de fortune personnelle.

Vit à Sceaux. Etudes au lycée Lakanal, section littéraire. (Baccalauréat en 1974) Hypo- Khâgne, Khâgne, puis Sorbonne. (Maîtrise sur le réalisme d’une nouvelle de Maupassant en 1979). Influence de Roland Barthes (S/Z, le degré zéro de l’écriture), du nouveau roman, de Peter Handke (La femme gauchère), de Flaubert, d’Hammett). Ses interrogations tournent alors autour de la possibilité d’une littérature réaliste contemporaine. Influence du marxisme. Adhésion à un groupuscule maoïste. Mais il s’en détourne assez vite, trouvant cela très étriqué et très verbal. Travaille dans plusieurs librairies lorsqu’il était étudiant.

A partir de 1979, lecture et influence grandissante de Kostas Axelos, avec qui il se lie d’amitié en 1982.

1980-82 : séjour au Maroc comme professeur de français. Retour en France, travail en librairie de nouveau.

Publie sous le pseudonyme de Frédéric Haverland Quelques corps au passage, Chez Luneau-Ascot en 1983. L’influence du Nouveau Roman s’y fait sentir. Une sexualité vide et sans enjeu est décrite dans un style objectif.

Travaille à la Librairie Protestante.

Publie, toujours sous le pseudonyme de Frédéric Haverland, Rien à Casa, chez Luneau-Ascot, en 1985. Le livre se présente comme un hommage à Guérilleros de Naipaul. Un Maroc sans folklore ni complaisance, un Maroc violent. Naipaul, à l’époque, avait l’ambition de liquider l’idéologie tiers-mondiste, projet très nouveau à l’époque et toujours d’actualité à mon avis, même si le tiers-mondisme a pris d’autres déguisements.

Mariage en août 1983.

Métiers divers : librairie, fondation d’une société d’édition de cartes, T-shirts et posters. Ecrit un roman Big-Bang, décrivant une journée de travail dans une librairie, qu’il renonce finalement à publier, ne le jugeant pas d’une qualité suffisante.

1985 : mort de sa mère. S’installe à Sceaux, dans la maison de ses parents.

Recherches sur sa famille paternelle, début de la rédaction de Haviland, Haverland, roman d’une famille qui va durer plusieurs années. Création d’une petite société d’édition de cartes postales, de posters. Puis lancement d’une ligne de T-shirts. Il se sépare ensuite de son associé.

1989 : l’année de l’inauguration de la Pyramide, il est engagé au service commercial du musée du Louvre, chef du secteur Image (cartes, reproductions, gravures).

Naissance de jumeaux, une fille et un garçon.

1991 : Naissance d’une seconde fille.

Avec Henry James

1994 – 2000 : cure psychanalytique. L’analyste est psychiatre, freudien et non pas lacanien. Cette psychanalyse l’aidera beaucoup à approfondir son écriture par la suite.

1995 : Publie, désormais sous son nom, Kostas Axelos, Une vie pensée, une pensée vécue aux Editions de L’Harmattan. C’est la première biographie d’Axelos en même temps qu’une présentation synthétique de l’ensemble de son œuvre. L’ouvrage est traduit en grec et connaît un grand succès dans ce pays.

1997 : Publie Le jour du déménagement dernier aux Editions Laurens. L’ambivalence d’une séparation : on aime plus, on aime encore. Son style a beaucoup évolué : il s’éloigne du réalisme des débuts au profit d’un univers de farce, souvent parodique, carnavalesque. Influences : Beckett, Ionesco, Joyce, Céline, la psychanalyse et bien-sûr Axelos.

2000 : parution de Haviland, Haverland, roman d’une famille aux Editions Ornicar qu’il a fondées et qui connaîtront une existence éphémère. Il s’agit d’une saga inspirée par la généalogie de sa famille. Elle commence vers 1025 et s’achève en 1619. L’auteur envisage de poursuivre sa remontée du temps jusqu’à notre millénaire. Le style est celui d’un roman historique réaliste.

2005 : début de la rédaction de Carnaval. Le roman connaîtra plusieurs versions.

Mort de son père.

Travaille au musée Picasso, puis au Grand Palais, au service commercial jusqu’à ce jour.

A partir de 2006 jusqu’à 2012 : déploiement d’une veine poétique, d’un dire de la poéticité du monde (qui ne se réduit pas au genre poétique). Il vise à prolonger et développer la poéticité qui irrigue ses récits, même ceux apparemment les plus réalistes.

Publication régulière de ses textes dans une revue belge : l’Inédit. Publication dans cette même revue des ses radicales Thèses sur le dire, qui tentent de voir ce qui pourrait succéder à la poésie comme genre littéraire.

2009 Publication d’un essai, Le Christ sans foi ni dieu aux Editions Autre Temps. Le Christ envisagé comme un homme, pas comme un Dieu ou le fils d’un Dieu. Qu’a-t-il encore à nous dire, à l’âge technicien ? La pensée d’Axelos sur les grandes époques du monde nourrit cet essai. Et les lectures et les réflexions de toute une vie.

2010 Mort de Kostas Axelos.

2015 Les Batailles d’Hastings aux Editions Finitude. Comment une jeune fille banale, éduquée dans un pensionnat anglais chic, va-elle affronter une épreuve radicale, qui fond sur elle comme la foudre et peut faire basculer sa vie dans le cauchemar ? Comment lutter contre la mort pour vivre ? Ce récit porte les marques de Woolf et plus encore d’Henry James, qui devient lentement son maître. Présence de John Dowland en filigrane. L’ambivalence et l’ambiguïté qui « frappe tout de son sceau » (Axelos) devient le thème central de son dire.

Le livre sera publié dans le Livre de poche l’année suivante.

2017 CARNAVAL ! aux Éditions Maïa, se situe dans un futur pas très lointain. Grève des étudiants, grève des transports, c’est une journée de complet bazar à Paris. « Satané bouzin de bouzoir, foutu foutoir ! s’écrie François Riviane, dernier prof d’anglais inutile à la Sorbonne nouvelle 15, construite sur le dernier terrain vague du Quartier Latin. Il faudra pourtant qu’il la traverse, cette journée de folie, entre ses étudiants, sa femme, ses filles, sa passion pour le poète anglais Yeats et… les embouteillages monstres en l’absence de tout transport. Mais dans l’ombre, les politiques, gouvernés par leurs communicants, veillent, qui veulent à tout prix récupérer le mécontentement des jeunes avant les élections.

Ce récit, qui bascule sans cesse de la farce sociale à la tragédie intime, est une tentative pour dire notre époque, celle où l’histoire est finie, où il n’y a plus d’événement décisifs mais seulement la répétition de ce qui s’est passé avant, avec quelques variantes mineures. C’est une satire incisive de l’esprit du temps mais qui tente aussi de monter un chemin possible.